L’association Solaire en Nord a participé à cet évènement organisé par l’APES Hauts-de-France les 18 et 19 novembre 2022. Au programme, une intervention en plénière, une présence en continu lors du salon des producteurs et la tenue d’un temps d’échanges sur la production locale d’énergies renouvelables.

Un succès au rendez-vous pour cette 1ère édition

Une salle comble (150 personnes) à la plénière d’ouverture, 100 producteurs locaux, 1400 visiteurs, voici en quelques chiffres l’illustration de cette belle réussite. Difficile de résumer un tel évènement en quelques lignes, alors quoi de mieux qu’une facilitation graphique réalisée lors de la conférence.

Pour en savoir plus

Cet évènement a été mis en place dans la continuité de la démarche initiée par l’APES en 2020 sur les 10 balises pour “agir pour la production locale”. Ces 10 balises représentent en quelques sortes notre “seconde boussole” à côté de celle d’Énergie Partagée, dans la conduite de nos projets.

Notre vision des enjeux de la production locale d’énergies renouvelables

Les constats

Le contexte sanitaire, géopolitique et climatique nous a rappelé notre vulnérabilité et qu’il existait bien des limites physiques à notre expansion. Cela s’est traduit par une flambée des prix de l’énergie, des risques accrus de rupture approvisionnement et de précarité énergétique.
En réaction, l’échelon local a repris en attractivité, merci à l’APES d’avoir mis en mouvement cela autour des 10 balises.
Dans ce contexte, les énergies renouvelables offrent une incroyable opportunité pour produire localement, individuellement ou collectivement notre propre énergie.

Retard pris sur le déploiement de l’énergie solaire

La France est le seul pays, à l’échelle européenne, à ne pas atteindre ses objectifs de développement des énergies renouvelables fixé initialement pour 2020.
Rappel en 2021 : Belgique 600Wc/habt –  France 200Wc/habt (60Wc en HdF)- objectif SRADDET 2031 : 280 Wc/habt. Le chemin à parcourir est encore long et ce constat met en lumière un déséquilibre territorial national, un cap insuffisant et que l’énergie solaire ça fonctionne très bien dans le Nord (merci la Belgique pour la démonstration !).

Un contexte paradoxalement favorable

La demande des particuliers et porteurs de projets explose en 2022 et cela c’est traduit notamment par une saturation du carnet de commandes des poseurs et des tensions sur les fournitures.

Quels sont donc les enjeux principaux ?

  • 1 enjeu à l’échelle européenne

Sécuriser de la filière d’approvisionnement >> volonté de l’Europe de relocaliser l’assemblage voire la fabrication des cellules photovoltaïques à l’horizon 2030.

  • 1 enjeu à l’échelle nationale

Le cadre réglementaire est notre plus grand levier : régionalisation du tarif d’achat (OA) et progressivité tarifaire (suppression des paliers de puissance) permettraient de booster l’équilibre économique des projets en région et de lever la question de l’arbitrage entre autoconsommation et massification.

  • 4 enjeux à notre échelle
  1. Faire de chaque consommateur un producteur >> la production ENR locale est, de fait, décentralisée et déconcentrée >> autoproduction et autoconsommation individuelle ou collective. Une multitude de sites locaux de production en lieu et place de quelques sites centralisés comme actuellement, mais sommes-nous prêts à s’investir collectivement dans cette voie ?
  2. Enjeu de la démocratie et de la gouvernance : se réapproprier la production d’énergie collectivement via le développement de sociétés coopérative locales.
  3. Enjeux éthique et économique : maximiser les retombées économiques locales pour minimiser l’impact environnemental : Quels capitaux on mobilise ? Qui installe ? Qui assure la maintenance ? Vers quoi orienter les retombées économiques ?
  4. Enjeu des besoins énergétiques : ne plus apporter uniquement une réponse « productiviste »

Comment Solaire en nord agit concrètement pour répondre à ces enjeux ?

  • Travailler à partir de la démarche Négawatt

On ne veut plus prendre de manière isolée « La production pour la production » la sobriété et l’efficacité doivent primer et nous y travaillons en coopération avec Virage énergie, la MRES, Enercoop et EnergEthic.

On travaille avec Solis Métropole, une coopérative citoyenne qui développe des toitures sur les bâtiments publiques ou privés. Nous l’accompagnons à chaque étape : pédagogique, mobilisation citoyenne, réalisation etc…. Nous sommes à ce titre membre du réseau national Énergie Partagée (EP) et sa déclinaison régionale.

L’éthique de nos projets : gouvernance partagée, financement & entreprise locale et panneaux français/européens.  L’éthique dans nos conduites de projets a un prix, celui qui maximise les retombées économiques locales. D’après l’étude Ademe/EP : pour 1€ investi par les collectivités dans un projet citoyen,c’est 2,5€ de retombées économiques locales. (Le tronc commun, fiscalité&loyer / les variables : investissement, maintenance, bénéfices garantis pour le territoire.)

  • Travailler au changement d’échelles et de montage de projets

Les développeurs privés ne sont pas intéressés par le « petit patrimoine » des collectivités qui ne répondent pas à leurs critères de rentabilité. Or c’est rentable de développer le solaire à cette échelle mais en portage coopératif cela demande d’innover : grappes de projets à l’échelle d’un territoire, solarisation de patrimoine, projet en autoconsommation pour répondre au besoin de baisse des charges, achats groupés etc…

  • Travailler sur une diversification des applications du solaire « lowtech »

Désormais des brasseurs, restaurants, boulanger fonctionnent grâce à des concentrateurs solaires ou séchoir solaire. Il faut rendre visibles et accessibles ces applications domestiques, artisanales industrielles et faire bouger les mentalités.

  • Travailler avec les entreprises du territoire

Mise en place d’une charte des poseurs photovoltaïques 2023 afin de rassurer les particuliers. Il est important de soutenir la mise en place d’un réseau robuste d’entreprises de la filière et qui doit s’inscrire dans la durée >> maintenance/longévité.

Extrait de lettre d’infos de l’APES n°72