Les systèmes qui permettent d’utiliser l’énergie solaire pour cuisiner sont généralement des solutions low-tech par excellence. Ils peuvent être autoconstructibles, pratiques, transportables, simples d’utilisation et surtout ils répondent à un besoin quotidien. De plus, la cuisine solaire participe à maintenir les logements plus frais en été puisqu’on cuisine à l’extérieur des bâtiments.

La cuisine solaire

Les retours d’expériences d’utilisation des cuiseurs solaires nous prouvent les performances de ces systèmes. Solar Cookers International publie sur son site les résultats des mesures pour différents modèles (et de nombreuses autres ressources !).

On distingue deux grandes familles de cuiseurs solaires (Atlas de la cuisine solaire) : 

  • les cuiseurs type « boîtes » appelés aussi fours solaires
  • les cuiseurs paraboliques, à concentration

Le four solaire utilise l’effet de serre pour cuire les aliments dans un contenant isolé. 

Les rayonnements solaires sont renvoyés par les réflecteurs vers la caisse qui est isolée. Pour améliorer l’efficacité, prévoir un récipient sombre, à forte inertie et des briques réfractaires pour maintenir la température plus longtemps en cas de passages nuageux.

Un four solaire isolé et muni de panneaux réflecteurs, peut atteindre des températures équivalentes à un four traditionnel (supérieur à 150°C). Tutoriel : Fabriquer un four solaire avec du carton ou un bidon en métal coupé en deux

Four solaire en démonstration
Cookies solaires

Les cuiseurs paraboliques quant à eux, concentrent le rayonnement solaire pour chauffer à haute température. On les appelle aussi parfois barbecues solaires ou concentrateurs solaires. La forme arrondie du réflecteur permet de diriger un rayonnement puissant vers un récipient. 

Accessoire High tech complémentaire : le pisteur solaire
Le pisteur solaire de l’association Entropie : https://www.asso-entropie.fr/fr/design-libre/notices/pisteur-solaire/

La conservation grâce à l’énergie solaire

Stérilisation / pasteurisation

L’autonomie alimentaire fait partie intégrante de la « culture low-tech ». Conserver les aliments en prévision des périodes de disette est un impératif pour la résilience alimentaire.

  • Stérilisation à sec : inspiré des panneaux solaires thermiques à tubes sous vide, on trouve aujourd’hui sur le marché des cuiseurs solaires où les plats sont disposés dans un tube de verre. Ce système est particulièrement apprécié pour la stérilisation des bocaux en verre. Un four solaire fait aussi très bien l’affaire !
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https://www.dusoleildansnosassiettes.com/tube-de-sterilisation-solaire
Le four solaire peut aussi servir à la stérilisation

Séchage solaire

Autre application dans le champ de la conservation solaire : la déshydratation des aliments. Le principe est de faire circuler un air chaud sans monter trop haut en température pour préserver les bienfaits des aliments.

Pour terminer la cuisson, quand l’ensoleillement devient insuffisant, la marmite norvégienne peut prendre le relais.

Et pour gagner de l’espace, rien de tel qu’une marmite norvégienne-four solaire !!

La cuisine solaire des pros

Plusieurs chefs cuisiniers français ont déjà fait le choix de l’énergie solaire avec l’acquisition du cuiseur solaire Sunchef pro, commercialisé par Solar Brother : Une place au Soleil du côté de Lyon, le Présage à Marseille, …

Boulangerie et torréfaction solaire : quand un boulanger cuit son pain à l’aide d’un four solaire initialement conçu pour les pays du Sud : la Lytefire (https://lytefire.com/fr). Des miroirs centralisent le rayonnement solaire vers un  four. La puissance de chauffe équivaut à 4 kW ! Ce système de conception finlandaise a aussi l’avantage d’être mobile pour l’orienter face au soleil. Retrouvez les plans de construction ici : https://lytefire.com/boutique#plans

L’entreprise NeoLoco a su adapter son modèle économique à l’énergie solaire en développant une activité de boulangerie et de graines torréfiées au four solaire. En effet, en hiver 4 heures d’ensoleillement suffisent pour produire plus de 100 kg de pain ! Le boulanger s’adapte à l’ensoleillement, et les clients sont informés de la production de pain au jour le jour selon la météo. Un four à bois en complément permet de maintenir un minimum de production si le soleil n’est pas au rendez-vous.

Cuisine solaire et solidarité internationale

Dans certaines régions du monde, les habitants doivent se fournir en bois quotidiennement pour cuisiner, une corvée généralement assumée par les femmes, à pied. De plus, si les forêts n’ont pas le temps de se régénérer, la distance à parcourir s’allonge et la déforestation gagne du terrain.

L’impact se mesure aussi sur la santé avec des maladies à cause de l’exposition à la fumée.
La cuisine solaire soulage les populations en apportant une énergie inépuisable, gratuite et saine.

Reduire les inégalités avec l’usage des fours solaires, synthèse d’une étude de Solar Cooking International partagée par Bolivia Inti Sud Soleil.

Localement, l’association Marcq-Madagascar oeuvre pour améliorer le quotidien des habitants de Madagascar. Un projet de cuiseur solaire est en cour